MlleMathilde Stangerson, un mois plus tard, revenait auprès de son père,
repentante, le cœur mort à l’amour, et ne demandant qu’une chose :
neplus jamais entendre parler de son mari, le terrible Ballmeyer arriver
àse pardonner sa faute à ellemême, et se relever devant sa
propreconscience par une vie de travail sans borne et de dévouement à
sonpère ! Elle s’est tenue parole. Cependant, dans le moment où, après
avoirtout avoué à Robert Darzac, alors qu’elle croyait Ballmeyer
défunt,car le bruit de sa mort avait courut, elle s’était accordée la
joie suprême,après avoir tant expié, de s’unir à un ami sûr, le destin
lui avait ressuscitéJean Roussel, le Ballmeyer de sa jeunesse ! Celuici
lui avait fait savoirqu’il ne permettrait jamais son mariage avec Robert
Darzac et qu’ « ill’aimait toujours ! » ce qui, hélas ! était vrai.
Mlle Stangerson n’hésita pas à se confier à Robert Darzac ; elle
luimontra cette lettre où Jean RousselFrédéric LarsanBallmeyer lui
rappelait les premières heures de leur union dans ce petit et charmant
presbytère qu’ils avaient loué à Louisville : « Le presbytère n’a rien
perdu deson charme, ni le jardin de son éclat. » Le misérable se disait
riche etémettait la prétention « de la ramener làbas » ! Mlle Stangerson
avait déclaré à Darzac que, si son père arrivait à soupçonner un
pareildéshonneur, « elle se tuerait » ! Darzac s’était juré qu’il ferait
taire cetAméricain, soit par la terreur, soit par la force, dûtil
commettre uncrime ! Mais Darzac n’était pas de force, et il aurait
succombé sans cebrave petit bonhomme de Rouletabille. Quant à Mlle
Stangerson, que vouliezvous qu’elle fît, en face dumonstre ? Une
première fois, quand, après des menaces préalables quil’avaient mise sur
ses gardes, il se dressa devant elle, dans la «ChambreJaune», elle
essaya de le tuer. Pour son malheur, elle n’y réussit pas. Dèslors, elle
était la victime assurée de cet être invisible « qui pouvait la
fairechanter jusqu’à la mort », qui habitait chez elle, à ses côtés,
sans qu’elle lesût, qui exigeait des rendezvous « au nom de leur amour
». Polo Lacoste pas cher
La premièrefois, elle lui avait « refusé » ce rendezvous, « réclamé
dans la lettre dubureau » ; il en était résulté le drame de la «Chambre
Jaune». La seconde fois, avertie par une nouvelle lettre de lui, lettre
arrivée par laposte, et qui était venue la trouver normalement dans sa
chambre deconvalescente, « elle avait fui le rendezvous », en
s’enfermant dans sonboudoir avec ses femmes. Dans cette lettre, le
misérable l’avait prévenue,que, puisqu’elle ne pouvait se déranger, « vu
son état », il irait chez elle,et serait dans sa chambre telle nuit, à
telle heure qu’elle eût à prendretoute disposition pour éviter le
scandale Mathilde Stangerson, sachantqu’elle avait tout à redouter de
l’audace de Ballmeyer, « lui avait abandonné sa chambre » Ce fut
l’épisode de la « galerie inexplicable ». Et il est démontré que
lecinquième n’a pu s’enfuir, n’a pu sortir du cercle ! Donc, j’ai, dans
lecercle, un personnage qui est deux, c’estàdire qui est, outre son
personnage, le personnage de l’assassin ! Pourquoi ne m’en étaisje pas
aperçu déjà ? Tout simplement parce que le phénomène du doublement
dupersonnage ne s’était pas passé sous mes yeux. Avec qui, des quatre
personnes enfermées dans le cercle, l’assassin atil pu se doubler sans
que jel’aperçoive ? Certainement pas avec les personnes qui me sont
apparuesà un moment, dédoublées de l’assassin. Ainsi aije vu, en même
temps,dans la galerie, Stangerson et l’assassin, le père Jacques et
l’assassin,moi et l’assassin. L’assassin ne saurait donc être ni
Stangerson, ni lepère Jacques, ni moi ! Et puis, si c’était moi
l’assassin, je le saurais bien,n’estce pas, m’sieur le président ?
Avaisje vu, en même temps, Frédéric Larsan et l’assassin ? l s’était
passé deux secondespendant lesquelles j’avais perdu de vue l’assassin,
car celuici était arrivé, comme je l’ai du reste noté dans mes papiers,
deux secondes avantM. Survetement Lacoste pas cher
Stangerson, le père Jacques et moi, au carrefour des deux galeries.
Cela avait suffi à Larsan pour enfiler la galerie tournante, enlever sa
faussebarbe d’un tour de main, se retourner et se heurter à nous, comme
s’ilpoursuivait l’assassin ! Ballmeyer en a fait bien d’autres ! et vous
pensez bien que ce n’était qu’un jeu pour lui de se grimer de telle
sorte qu’ilapparût tantôt avec sa barbe rouge à Mlle Stangerson, tantôt à
un employé de poste avec un collier de barbe châtain qui le faisait
ressembler àM. Darzac, dont il avait juré la perte ! Oui, le bon bout de
ma raison merapprochait ces deux personnages, ou plutôt ces deux
moitiés de personnage que je n’avais pas vues en même temps : Frédéric
Larsan etl’inconnu que je poursuivais pour en faire l’être mystérieux et
formidable que je cherchais : « l’assassin ». « Cette révélation me
bouleversa. J’essayai de me ressaisir enm’occupant un peu des traces
sensibles, des signes extérieurs quim’avaient, jusqu’alors, égaré, et
qu’il fallait, normalement, « faire entrerdans le cercle tracé par le
bon bout de ma raison ! » « Quels étaient, tout d’abord, les principaux
signes extérieurs, cettenuitlà, qui m’avaient éloigné de l’idée d’un
Frédéric Larsan assassin : « J’avais vu l’inconnu dans la chambre de
Mlle Stangerson, et, courant à la chambre de Frédéric Larsan, j’y avais
trouvé Frédéric Larsan,bouffi de sommeil. « L’échelle ; « J’avais placé
Frédéric Larsan au bout de la galerie tournante en luidisant que
j’allais sauter dans la chambre de Mlle Stangerson pour essayer de
prendre l’assassin. Or, j’étais retourné dans la chambre de
MlleStangerson où j’avais retrouvé mon inconnu. Chemise lacoste pas cher
« Le premier signe extérieur ne m’embarrassa guère. Il est
probableque, lorsque je descendis de mon échelle, après avoir vu
l’inconnu dansla chambre de Mlle Stangerson, celuici avait déjà fini ce
qu’il avait à yfaire. Alors, pendant que je rentrais dans le château, il
rentrait, lui, dansla chambre de Frédéric Larsan, se déshabillait en
deux temps, trois mouvements, et, quand je venais frapper à sa porte,
montrait un visage deFrédéric Larsan ensommeillé à plaisir « Le second
signe : l’échelle, ne m’embarrassa pas davantage. Il étaitévident que,
si l’assassin était Larsan, il n’avait pas besoin d’échelle
pours’introduire dans le château, puisque Larsan couchait à côté de moi
;mais cette échelle devait faire croire à la venue de l’assassin, «
del’extérieur », chose nécessaire au système de Larsan puisque, cette
nuitlà, Darzac n’était pas au château. Enfin, cette échelle, en tout
état decause, pouvait faciliter la fuite de Larsan. « Mais le troisième
signe extérieur me déroutait tout à fait. Il « pouvait » donc être
presbyte ! On savait certainement à la Sûreté qu’il était presbyte,
s’ill’était on connaissait sans doute son binocle Le binocle du «
presbyte Larsan » trouvé dans la chambre de Mlle Stangerson, après le
mystère de la galerie inexplicable, cela devenait terrible pour Larsan !
Ainsis’expliquait le retour de Larsan dans la chambre ! Et, en effet,
LarsanBallmeyer est bien presbyte, et ce binocle, que l’on reconnaîtra «
peutêtre » à la Sûreté, est bien le sien « Vous voyez, monsieur, quel
est mon système, continua Rouletabille ;je ne demande pas aux signes
extérieurs de m’apprendre la vérité ; jeleur demande simplement de ne
pas aller contre la vérité que m’a désignée le bon bout de ma raison ! «
Pour être tout à fait sûr de la vérité sur Larsan, car Larsan
assassinétait une exception qui méritait que l’on s’entourât de quelque
garantie,j’eus le tort de vouloir voir sa « figure ».
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